Lever à 4h45, pour prendre le premier vol au départ de Lukla et à destination de Katmandou. On marche avec tout notre barda jusqu’à l’aéroport. On commence par enregistrer et peser les bagages. Puis on franchit une sorte de check de sécurité (en fait on n’a aucun papier d’identité car on a tout laissé à Katmandou, c’est le guide qui gère). Et on s’installe dans la minuscule salle d’embarquement, déjà quasi pleine de passagers qui attendent leur vol.
Il faut savoir que le décollage depuis Lukla ne se fait que par temps complètement dégagé. Pas de bol ce matin, il y a un épais brouillard, et pour l’instant aucun avion ne s’est encore posé, donc on patiente. Il n’y a pas grand chose à faire dans cet aéroport, un panneau sur Sir Ed Hillary et son compagnon Tenzing Norgay Sherpa, une petite buvette, et la vue sur les pistes.
De plus en plus de personnes arrivent, et on comprend que ça va être compliqué. Tous les trekkeurs convergent ici pour repartir sur Katmandou, mais il n’y a pas de vol. Et on se dit bien que la priorité ira d’abord aux blessés (d’ailleurs il y en a un qui n’a pas l’air bien du tout, et il est emmené à l’hôpital… enfin ce qu’il en reste car il s’est en partie écroulé).
Vers 11h, les murs tremblent, on se précipite à la fenêtre, c’est en fait un énorme hélico de l’armée indienne qui vient de réussir à se poser. Suit alors une scène de quasi émeute, avec tous les ressortissants indiens présents qui envahissent la piste et cherchent à monter dans l’hélico. Un officiel finit par réussir à former une belle file indienne (ah ah ah…) mais tout le monde ne pourra pas embarquer. L’hélico repart dans un vacarme assourdissant. Je me dis que ce serait cool que la France nous envoie un petit hélico, mais je crois qu’on est trop loin…
Bon finalement il faut se rendre à l’évidence, le temps est pourri, on ne partira pas aujourd’hui. On rentre à l’hôtel, et on tue le temps comme on peut l’après-midi (belote, lire les news, papoter). Ce qui est cool c’est qu’on mange super bien, et après 15 jours de pâtes/riz/patates, ça fait du bien. Et on dort aussi super bien (dans un vrai lit et avec une couverture chauffante), ce qui après 15 jours à se cailler dans son duvet fait aussi énormément plaisir. Même si ça fait aussi culpabiliser, car on sait bien que les Népalais ont pour beaucoup tout perdu. Et par exemple le personnel de l’hôtel dort dans une tente à l’extérieur, probablement par peur des répliques, ou parce qu’ils n’ont plus de logement.
Le lendemain, rebelote. Bien que le temps soit ok au petit matin, il se couvre rapidement, et on passe une bonne partie de la journée à poireauter dans l’aéroport. Heureusement, côté sécurité c’est très relax, et on peut sortir pour manger et re-rentrer sans problème sans passer aucun check. Il y a de plus en plus de monde qui attend, et je discute avec des Français qui patientent ici depuis 6 jours… ça promet.
Contrairement à la veille, il y a quand même quelques rotations d’avions. Mais apparemment, alors que hier nous étions les derniers arrivés et donc en tête de liste, aujourd’hui nous ne sommes par contre plus prioritaires… logique népalaise. On finit par rentrer à l’hôtel dans l’après-midi, quand il n’y a vraiment plus aucun espoir. Ca commence à être dur, on voudrait vraiment rentrer chez nous.
Le troisième jour, on remet ça. Après plus de 5h d’attente dans la salle d’embarquement, et alors qu’on n’y croyait plus du tout, subitement c’est à nous! Même pas le temps de réfléchir, on se précipite dehors et on court vers l’avion qui va nous ramener à Katmandou 🙂