La nuit n’a pas été trop mauvaise finalement, malgré une petite réplique vers 2h, qui nous a juste réveillés, mais on n’est pas sortis cette fois. Et comme dit notre sherpa ce matin, « Thank God, we’re alive !! » 🙂
On se paye le luxe de prendre un bon petit-déjeuner, puis c’est le départ pour Lukla, vers 8h. Sur le chemin, on observe énormément de lodges et de tea houses endommagés, ainsi que de nombreux éboulements. On a appris que le camp de base de l’Everest avait été ravagé par une avalanche, et on voit passer toute la matinée dans la vallée des hélicos qui font l’aller-retour depuis Lukla et rapatrient probablement des blessés; c’est assez angoissant. Pour ne rien arranger au moral des troupes, notre sherpa d’habitude si joyeux a maintenant une mine très sombre… il a appris que plusieurs de ses camarades étudiants sont morts à Katmandou.
Ca monte un peu pour rejoindre Lukla, et je comprends pourquoi notre guide ne voulait pas qu’on fasse ce chemin hier soir de nuit. On arrive finalement à Lukla à 11h, avec l’espoir d’être enfin sortis d’affaire.
On loge dans le meilleur hôtel de Lukla, qui semble être de construction bien solide. On va tous prendre directement une douche bien chaude (ça fait du bien au bout de plusieurs jours sans se laver). Puis on déjeune, sur la terrasse à l’extérieur bien entendu, par peur d’une nouvelle réplique (surtout que la rumeur s’est propagée depuis Katmandou qu’une nouvelle réplique se produira à midi, comme les deux jours précédents).
Dans cet hôtel on a enfin une connexion internet. On réalise que les dégâts sont importants dans tout le pays, et que le nombre de morts ne fait qu’augmenter. C’est vraiment triste. On prend bien sûr le temps de donner des nouvelles à nos proches.
Après le déjeuner, alors qu’on est tous installés dans le lobby de l’hôtel, subitement tout le monde sort en courant car le sol tremble une nouvelle fois. Fausse alerte, il s’agissait juste des vibrations causées par les moulins à prière que quelqu’un a fait tourner en passant. On est vraiment très très tendus, et pour se changer les idées on décide d’aller dans le centre ville faire quelques courses. La rue principale a bien résisté au séisme, il n’y a que très peu de dégâts. Par contre je voulais retirer un peu d’argent, mais ce n’est pas possible.
On rentre finalement à l’hôtel pour la dernière soirée. On prend l’apéro avec toute l’équipe (les deux porteurs qui nous restent, le sirdar, le sherpa et le guide), et on leur distribue leur pourboire. Je donne aussi mes chaussures de rando, qui commencent à être bien usées, après 10 ans de bons et loyaux services; mais c’est pas du tout important, ils sauront les réparer, et ça leur fait très plaisir. On va ensuite dîner dans le resto de l’hôtel à l’étage, et on se couche tôt.
Avant de m’endormir, je me dis qu’on revient quand même de loin. Demain, si tout va bien, on sera à Katmandou…