La nuit a été courte, on se lève tôt ce matin (5h45), juste le temps d’une petite douche rapide et on part de l’hôtel à 6h15, direction l’aéroport de Katmandou. Grosse surprise, il pleut, ce qui ne fait pas vraiment nos affaires car le vol pour Lukla ne peut se faire que par temps dégagé. Arrivé à l’aéroport, on commence par prendre un petit-déjeuner-picnic (que nous avait préparé l’hôtel) dans une salle à l’étage. La météo ne permettant toujours pas aux avions de décoller, on prend notre temps, et c’est l’occasion de discuter avec le groupe. Au bout de 2h à patienter, subitement il faut bouger. A l’enregistrement, chaque bagage est pesé, et j’ai un petit pic de stress, mais finalement je passe sans problème malgré mes 2kg en trop. On passe alors en salle d’embarquement, je feuillette vite fait le journal qui fait sa une sur le nouvel an (le Népal est déjà en 2072!), mais très vite c’est le moment d’embarquer.

Après un rapide trajet en bus, on aperçoit un petit coucou qui décharge une vingtaine de trekkeurs. Je les scrute à travers la vitre du bus, ils ont l’air fatigués, ou alors c’est juste le stress du vol ? Le ciel est toujours très nuageux, et je me dis que ce vol ne va pas être un partie de plaisir. Il faut savoir que Lukla est l’un des aéroports les plus dangereux du monde, avec une piste courte, au bord d’une falaise, et inclinée afin de faciliter la prise de vitesse au décollage et le freinage à l’atterrissage ! Les pilotes se posant à vue, la visibilité dans la vallée doit être parfaite. Donc là quand je vois que le plafond est bien bas, je me dis qu’on devrait peut-être attendre encore un peu avant d’y aller…

Le vol semble me donner raison: on est en plein dans les nuages, et je vois sur le visage de mes compagnons de trek que tout le monde angoisse un peu. Le vacarme dans ce minuscule avion n’arrange rien à l’affaire. Par moment, on aperçoit quand même une trouée dans les nuages, et à travers une colline, une vallée, un sommet… pas de ville, que de minuscules villages posés sur des collines très vertes, qui sont toutes cultivées en terrasse. C’est absolument magnifique. Mais pas le temps de vraiment apprécier, l’avion amorce quelques virages puis une descente assez rapide. Les oreilles se bouchent. D’un coup on sort des nuages. A travers le cockpit (sans porte), on voit les pilotes concentrés sur la manœuvre. Et là juste devant, un petit ruban de bitume, très court, qui s’approche très vite, avec un mur au bout. On va se poser là ? D’un coup les roues touchent la piste. On va encore très vite. L’avion est incliné, on roule en montée. La piste est pleine de bosses, ça secoue. Brutalement, un virage à droite. Ouf, on a évité le mur. L’avion se gare sur un minuscule parking, et l’hôtesse nous faire sortir à toute vitesse de l’avion. On court jusqu’au hangar juste à côté. Tout ça est allé très vite, c’était super impressionnant, mais on est encore en vie !!

Les bagages arrivent très vite. A peine le temps de réaliser qu’on est arrivés, on a déjà nos sacs sur le dos, et il faut y aller. On contourne d’abord l’aéroport, l’occasion de profiter d’un décollage assourdissant, avec un avion qui semble se jeter dans le vide au bout de la piste. On marche un peu dans le village de Lukla en suivant le guide qui va déjà à toute allure. Rien à voir avec Katmandou, on est dans un village de montagne (à près de 3000m), étape obligée pour tous les trekkeurs et alpinistes de l’Everest, et on trouve donc principalement des boutiques pour la randonnée, des restaurants, et des lodges. En fonçant avec nos 15kg sur le dos, on arrive déjà à la sortie de Lukla, où se trouve un hotel/restaurant dans lequel on fait une halte. C’est là qu’on rencontre l’équipe qui va nous accompagner pendant le trek. On boit d’abord un thé, puis on refait nos sacs, et c’est parti pour la première étape du trek.